Je vous propose aujourd’hui de vous dévoiler quelques secrets de ma technique en vous montrant la création de mon tableau Narkiss, pas à pas…
Pour avoir la possibilité de calligraphier sur mon fond, je commence par préparer ma toile en passant plusieurs couches de Gesso semi-absorbant Lascaux à l’aide d’un large pinceau plat. J’applique ces couches de manière croisée et en diagonal. Une fois le fond uniforme et bien sec, je ponce la surface avec un papier de verre 00 en faisant des mouvements circulaires. Ensuite, je vérifie au toucher que la toile est suffisamment lisse sur toute sa surface et j’enlève la poussière à l’aide d’un large pinceau sec.
Une fois ma toile préparée, je dessine une esquisse très simplifiée de mon sujet au crayon.
Puis je commence la calligraphie. Le choix du texte est parfois le point de départ de mon tableau comme c’est le cas pour Narkiss. J’ai en effet choisi un extrait d’une nouvelle éponyme de Jean Lorrain, auteur fin-de-siècle que j’adore, qui évoque la transformation d’un être humain en fleur. Parfois, ma source d’inspiration est purement visuelle et je cherche dans un second temps un texte poétique qui pourrait entrer en résonance avec elle.
Sur le plan technique, lorsque je calligraphie sur toile, j’utilise des encres acryliques Pébéo afin qu’elles ne pâlissent pas avec la lumière. Je trempe alors mes plumes dans l’encre, à l’ancienne. Ecrire avec ce type de plumes est une opération délicate car il faut à tout prix éviter les gouttes d’encre et essayer d’obtenir une écriture très régulière. J’ai toutes sortes de becs en fonction du type d’écriture dont j’ai besoin. Si je travaille sur papier, j’aime utiliser les plumes Art Pen Rotring, avec une préférence pour la largeur 1,5.
L’originalité de mon travail est d’utiliser l’écriture de manière figurative. Rues, architectures, visages se dessinent au fil des mots. Pour obtenir des ombres, j’écris en plusieurs couches croisées comme dans un palimpseste. Avant de commencer un sujet, je ne sais jamais à quoi va ressembler le résultat…
J’avance pas à pas dans l’écriture, parfois je prends des photos intermédiaires pour prendre du recul et réfléchir à la façon dont je vais continuer. La partie calligraphiée de mon travail est la plus difficile. Si je ne suis pas satisfaite du résultat, sur papier, il n’y a pas de repentir possible : je dois tout recommencer. Sur toile, je peux éventuellement refaire plusieurs couches de Gesso.
Ma calligraphie étant terminée, je peux maintenant commencer le travail de peinture à l’acrylique. J’utilise principalement deux marques : Liquitex et Golden. Je choisis d’utiliser une fond noir intense, en plusieurs couches, pour ensuite mettre en relief les éléments végétaux qui s’entremêleront dans la chevelure de Narkiss.
Après une esquisse de la végétation au crayon de couleur blanc, commence le long travail des différentes couches d’acrylique. Pour donner de la luminosité au pavot et à la pivoine, je peins une ou deux sous-couches de Jaune de Naples.
Mon choix de couleurs dominantes, vert et violet, a une valeur symbolique. Ces deux couleurs sont omniprésentes dans la littérature décadente à laquelle Jean Lorrain appartient.
J’apporte un grand soin aux détails. Les nervures des feuilles sont peintes avec des pinceaux extrêmement fins.
Afin d’obtenir la légèreté des pissenlits, j’ai utilisé un aérographe Evolution pour projeter de l’encre acrylique blanche.
J’ai également décidé d’ajouter une pointe de doré, en employant du pigment cuivre mélangé à un liant acrylique. Les projections dorées qui entourent la végétation sont obtenues grâce à une brosse à dent !
Le résultat final auquel je peux ajouter ma signature ! Cette dernière, qui contient mes initiales, s’inspirent des sceaux de la peinture asiatique. J’accorde ses couleurs aux tonalités de chaque tableau et la place en fonction de l’équilibre de la composition.
Travail magnifique, que de talent !
Amicalement
Dominique
Merci beaucoup Dominique !😊
Je trouve votre travail exceptionnel , mais je ne suis pas une artiste , je ne suis qu’une barbouilleuse de toiles c’est un passe temps comme un autre et j’espère m’y remettre bientôt des que je serai retablie. mais regarder vos toiles ça me donne envie!!! merci à vous de donner tant de mouvement à vos oiseaux!!!!
Un grand merci Memoli ! L’important, en peinture, c’est avant tout le plaisir que l’on ressent… 😊
Epoustouflant !! Merci de nous dévoiler vos petits secrets 💚💜
Merci à vous Martine ! 😊
J’admire votre talent, votre patience, votre perfectionnisme…..enfin il n’y a pas d’assez joli et intense qualificatif pour vous et votre travail !
je n’ai aucun talent ni dessin, ni musique mais j’aime les belles choses :))
Un grand merci Annette pour votre commentaire ! Et aimer les belles choses, ce n’est pas donné à tout le monde…😉
Un tout grand merci pur ce partage, c’est un plaisir de pouvoir partager votre passion, c’est comme mon épouse et moi même nous aimons à partager notre passion pour notre art qu’est la magie et l’illusion.
Serge
Merci Serge ! En effet, la passion c’est le plus important !
Quelle précision c’est magnifique
Vous avez un talent fou
Toutes vos toiles sont tellement belles
Vous pouvez être fière de vous !!!
Magnifique travail-passion …